Ras le bol de la parentalité positive ?!
Cet été, je suis tombée sur cet article de Shivamama « Le jour ou la parentalité positive m’a gonflée ».
Un article plein d’humour, dont le titre « provoc' » a suffisamment piqué ma curiosité pour que je le lise en entier.
Et je suis presque tout à fait d’accord avec cette maman… Moi aussi ça me gonfle, les vidéos qui vous promettent de faire de vous en 3 clics ou 10 séances, un parent de rêve.
Ça m’agace d’autant plus que la « parentalité positive » j’y adhère à 100% depuis que j’ai commencé à m’y intéresser. Enfin quand je dis j’y adhère : sur le papier je ne peux que dire Oui , Oui et Oui !
J’adhère tellement que je l’ai intégrée à mon métier, et qu’un plus de « pratiquer » chez moi, j’accompagne des parents sur ce chemin là. Sans prétention. Sans baguette magique. Et sans promettre 100% de résultat (ni 99) (ni 98…) (en fait je n’ai pas de statistique fiable à ce sujet)*.
Alors je suis presque complètement d’accord avec Shivamama. Dans quoi réside mon presque ? C’est que ma compréhension de la parentalité positive (et j’essaye de le transmettre comme ça) c’est que le top du top des priorités, le numéro 1 (et 2 ET 3 ) sur la liste des « choses à faire » pour tenter d’être un « parent positif » c’est d’abord de prendre soin de soi.
Juste ça.
Et je sais que c’est aussi facile à dire (ou à écrire) que difficile à faire. Parce que quand on est parent, on est déjà rattrapé par tout un tas d’obligations et de contraintes… alors qu’en plus caser dans son emploi du temps du « temps libre » c’est une gageure.
Mais à mon (humble) avis, un parent « juste » bien dans ses baskets, ba c’est déjà énorme, et ça permet de garder le sourire au moment du jeter de purée dans la cuisine**… ou de piquer une crise et d’en redescendre plus vite.
La parentalité positive, ce n’est pas vivre dans le monde des bisounours, avec des enfants bien lisses (qui se brossent les dents sans rechigner !) et des parents toujours zen…
C’est à mon sens plutôt un état d’esprit qui consiste à garder dans un coin de ma tête ce vers quoi j’ai envie de tendre avec mes enfants (quelles valeurs j’ai envie de leur transmettre et comment ?). Avec cela, la vie suit son cours : avec des rires et des larmes, les humeurs de chacun… comme chez tout le monde ! Dans les bons jours, j’arrive à agir en cohérence avec cela, à être suffisamment patiente, attentive à mes besoins et aux leurs… à trouver les bons mots.
Et puis les autres jours, ça n’est pas le cas, et ça n’est pas un drame… On connait notre cap, et on y arrivera en apprenant des détours.
Merci à cette maman de m’avoir permis d’ouvrir ce sujet, car en la lisant, je constate à quel point la profusion d’infos (et d’offres) sur le sujet peuvent donner cette image de « dictature » du parent positif…
Je trouve cela dommage que cette image soit si fort imprimée, j’espère en toute sincérité ne pas la véhiculer à mon tour, ni mettre de pression « inutile » sur les parents !
Merci car cela me conforte dans mes choix de rencontrer et d’accompagner des parents « en vrai », d’éviter tant que faire se peux de « donner » des conseils ou solutions toutes prêtes…
Bref, d’écouter, comprendre, et permettre à chacun de découvrir qu’il n’y a pas 2 camps qui s’affrontent de « supers-parents » contre les « parents-tout-court »… Mais que chaque parent joue dans les 2 camps !
Les nuances font partie de la vie…
________________________________________________________________________
*sans statistiques ni prétention, je sais que mon travail permet de redonner (au moins) le sourire aux familles que j’accompagne, et c’est suffisant pour moi.
**cf l’article de Shivamama disponible ici